La nature a de tous temps constitué un répertoire de formes concrètes autant que symboliques pour les artistes, en particulier dans le domaine de la sculpture ornementale. La variété des reliefs, comme la ronde-bosse, permettent d’associer la végétation aux décors intérieurs sous différentes formes telles que des grappes, des guirlandes, des couronnes ou des cornes d’abondance.
Fruits et fleurs peuvent aisément être interprétés et adaptés aux effets recherchés. À travers les siècles, les sculpteurs s’inspirent à la fois de références antiques pour des représentations mythologiques (telle que la vigne pour Bacchus) et du répertoire symbolique chrétien (par exemple le lys pour sa pureté).
L’Art Nouveau puise sa source dans les courbes sinueuses de motifs végétaux qui évoquent la vitalité, l’harmonie et la diversité présentes dans la nature. Ces motifs apparaissent tant dans les décors architecturaux que pour les objets d’art décoratif. Léopold Mérignargues constitue des recueils de photographies de plantes et fleurs, dont il s’inspire tant pour créer des sculptures que pour les ornements architecturaux.
Les animaux ont toujours suscité l’intérêt pour les sculpteurs, comme en témoignent les figurines animales dans l’art paléolithique. Durant l’Antiquité, les animaux peuvent être mis en scène comme attributs des dieux, éléments dans des scènes de chasse ou utilisés dans l’art funéraire. Sous forme de figurines, les représentations de chevaux étaient destinées à l’offrande en tant que symbole de richesse et de prospérité.
Au Moyen Âge, les bestiaires, inspirés des mythes antiques et des textes sacrés, proposent de nombreuses représentations d’animaux, fantastiques ou non, que l’on retrouve également sur les chapiteaux des colonnes dans les églises et les cloîtres romans. Ces motifs allient une fonction symbolique et ornementale. Le recours à l’iconographie animalière permet également de valoriser des vertus : la représentation du coq sur les monuments aux morts renvoie ainsi à la fierté et à la combativité des soldats français.
La sculpture animalière s’épanouit également dans les jardins, publics ou privés. Elle connaît au XIXe siècle un regain d’intérêt grâce au courant naturaliste, aux nouvelles techniques de fonte, et à l’engouement que connaissent les jardins des muséums d’histoire naturelle. Les représentations tendent à rendre aussi fidèlement que possible la réalité matérielle du modèle.
Dans la collection des Mérignargues, la flore s’illustre principalement sous forme de reliefs, une forme de sculpture qui peut donner l’impression que les fleurs se fondent dans le décor, bien qu’elles puissent tout à fait en être le centre. Ces motifs floraux permettent de compléter la sculpture et créent une véritable harmonie au sein de l’œuvre. La faune est également mise à l’honneur dans la collection, par exemple par des statuettes en ronde-bosse représentant des félins.