Sculptures dans l’espace privé

Dans le cadre privé, un amateur peut acquérir une œuvre par différents biais. Les Salons d’art, véritables galeries de la création contemporaine, sont fréquemment le point de départ d’une rencontre entre une œuvre et son acquéreur. Au XIXe siècle, galeries et boutiques d’antiquaires se développent dans toutes les villes de France pour le plaisir des amateurs d’art. À l’image du Cabinet de l’amateur et de l’antiquaire, de nombreuses revues sont également consacrées aux objets d’art, témoignant de cet engouement pour la peinture et la sculpture contemporaines.

© CNMN / Vincent Montel

Les expositions publiques

Les Salons et les expositions proposés périodiquement fournissaient l’occasion de faire connaître un artiste à une clientèle privée. Une œuvre exposée, qu’elle ait été célébrée par les experts ou durement critiquée, pour des questions de décence notamment, pouvait attirer un amateur pour l’achat d’une reproduction à une échelle réduite. Grâce à cette adaptation du matériau et des dimensions initiales de l’œuvre, il était possible de s’approprier l’émotion ressentie face à l’original, tout en répondant aux contraintes spatiales d’un espace privé.

La sculpture et la délectation privée

Posée sur un meuble, une cheminée ou accrochée au mur, la sculpture s’adapte aux intérieurs domestiques. Elle devient alors l’objet d’une appréciation personnelle, l’amateur pouvant s’adonner pleinement à la contemplation de l’œuvre obtenue, source d’inspiration et de délectation.

La maison-atelier comportait de nombreuses œuvres réalisées par des artistes contemporains des Mérignargues. Œuvres originales ou reproductions en bronze, elles ornaient la salle à manger et les chambres à coucher. Elles faisaient ainsi partie de l’espace intime des deux artistes qui pouvaient s’en délecter hors de l’espace de l’atelier

© CNMN / Vincent Montel

© Université Paul-Valéry Montpellier 3 / Solenn Lemaintec

La sculpture décorative

Dans le cadre privé, les formes, le relief comme la matière de la sculpture ornementale s’adaptent à des surfaces précises, en rapport avec la destination du lieu, qu’il s’agisse d’une pièce de réception, de la fonction pratique d’une entrée, ou de celle d’une chambre. La sculpture décorative peut ainsi être appliquée à des trumeaux, des manteaux de cheminée, des consoles, le cadre d’un miroir, des moulures en frises sur les murs ou le plafond.  

L’activité de Léopold et de Marcel Mérignargues a été en partie consacrée au goût pour la sculpture décorative destinée à des espaces privés à Nîmes et ses environs, à partir de leurs propres catalogues de modèles, la visite de leur atelier, ou l’imitation d’intérieurs à la mode. Le Café de Paris à Nîmes est un exemple remarquable d’intégration de la sculpture dans un espace intérieur. Vers 1900, Léopold Mérignargues y réalise de superbes décors en plâtre couvrant murs et plafond et parvient à établir un dialogue entre ces motifs en relief et leur environnement. 

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