L’Intime
Entre intériorité et introspection
D’un phénomène extérieur à soi, relatif à une relation de confiance envers autrui, la notion d’intimité tend au XIXe siècle à interroger l’introspection : l’intérêt de l’artiste se porte sur la psyché humaine associée au traitement du corps. Les œuvres peuvent suggérer une quête de soi : son propre reflet devient alors un moyen pour l’artiste d’explorer son intériorité. Tout au long de sa vie, Marcel Mérignargues a réalisé des autoportraits qui rendent compte de ses états d’âme.
L’enfance est un sujet prisé par Marcel Mérignargues qui crée de nombreux bustes de jeunes enfants. Cette part de sa production peut évoquer l’insouciance et le bonheur qui contrastent avec les réalités plus dures de la vie. L’art permet aussi de surmonter les traumatismes, notamment ceux liés à la guerre. Marcel Mérignargues a immortalisé le personnel soignant et ses camarades hospitalisés, transformant en œuvres ses émotions douloureuses. La créativité permet alors pour l’artiste d’affronter les épreuves de la vie.
Représenter les siens
La notion d’’intimité se matérialise à travers le regard que l’artiste porte sur ses proches et son foyer. Chez les Mérignargues, cette intimité transparaît à travers les multiples dessins et bustes représentant les membres de la famille. Au-delà du sujet, la complicité entretenue entre un artiste et son modèle peut être perceptible dans la composition, les gestes, les expressions, la confiance mutuelle établie entre le sculpteur et son modèle.
La maison-atelier, fenêtre sur l’intime
En réunissant espaces privés et espaces de création, la maison-atelier est, par définition, un lieu hybride. Celle des Mérignargues illustre cette fusion entre vie artistique et familiale : c’est un espace privilégié, où s’est noué un lien étroit entre un père et son fils par la transmission de savoir-faire artistique. Le rapport au père est une part distincte de l’œuvre de Marcel Mérignargues, qui a fait de Léopold un sujet privilégié maintes fois exploré.
