Les Mérignargues

Pendant près d’un siècle, la demeure de Léopold et Marcel Mérignargues, située à Nîmes, a été conservée intacte.
Lieu de vie, lieu de démonstration et lieu de travail, cette maison-atelier a été un précieux témoignage de la pratique de la sculpture entre 1880 et 1960, d’autant plus remarquable qu’a aussi été conservée la mémoire de papier que constituent les archives de la famille.

Léopold Mérignargues (1843 – 1916)

La figure de Léopold Mérignargues est représentative de cette frontière floue entre sculpteur, ornemaniste, créateur d’objets d’art, propre à la pratique de l’art de la sculpture entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Issu d’une longue dynastie de tailleurs de pierre, Léopold Mérignargues se forme d’abord au métier de marbrier avant d’ouvrir son propre atelier de sculpture dans les années 1880. Il est d’abord statuaire, réalisant de nombreux portraits de notables locaux. Il réalise aussi des monuments funéraires, alliant un savoir-faire entre marbrerie et sculpture. Sa principale activité concerne les arts décoratifs en qualité d’ornemaniste. Rosaces, consoles, cartouches, rosettes, médaillons, écoinçons, agrafes ou cheminées sont tout autant d’éléments que Léopold peut proposer à la vente. Ainsi conçoit-il les décors de nombreux appartements sous la conduite de différents architectes, tant à Nîmes que dans différentes villes du sud de la France. Mais c’est aussi en tant qu’artiste sculpteur qu’il présente différentes œuvres lors des Salons organisés par la Société des Amis des Arts de Nîmes. Parallèlement, Léopold Mérignargues mène une carrière de professeur de modelage à l’École des beaux-arts de Nîmes dès 1893 et jusqu’à sa mort en 1916.

Archives départementales du Gard, 214J / © CNMN 2020 / Vincent Montel

Léopold Mérignargues (1843 – 1916)

La figure de Léopold Mérignargues est représentative de cette frontière floue entre sculpteur, ornemaniste, créateur d’objets d’art, propre à la pratique de l’art de la sculpture entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Issu d’une longue dynastie de tailleurs de pierre, Léopold Mérignargues se forme d’abord au métier de marbrier avant d’ouvrir son propre atelier de sculpture dans les années 1880. Il est d’abord statuaire, réalisant de nombreux portraits de notables locaux. Il réalise aussi des monuments funéraires, alliant un savoir-faire entre marbrerie et sculpture. Sa principale activité concerne les arts décoratifs en qualité d’ornemaniste. Rosaces, consoles, cartouches, rosettes, médaillons, écoinçons, agrafes ou cheminées sont tout autant d’éléments que Léopold peut proposer à la vente. Ainsi conçoit-il les décors de nombreux appartements sous la conduite de différents architectes, tant à Nîmes que dans différentes villes du sud de la France. Mais c’est aussi en tant qu’artiste sculpteur qu’il présente différentes œuvres lors des Salons organisés par la Société des Amis des Arts de Nîmes. Parallèlement, Léopold Mérignargues mène une carrière de professeur de modelage à l’École des beaux-arts de Nîmes dès 1893 et jusqu’à sa mort en 1916.

Archives départementales du Gard, 214J / © CNMN 2020 / Vincent Montel

Archives départementales du Gard, 214J / © CNMN 2020 / Vincent Montel

Marcel Mérignargues (1884 – 1965)

C’est dans l’atelier familial et auprès de son père que Marcel Mérignargues s’initie à la sculpture. Il complète sa formation à l’École des beaux-arts de Nîmes puis se perfectionne à l’École des beaux-arts à Paris où il intègre l’atelier de Antonin Mercier (1845-1916). Son parcours est prometteur : il obtient près de 28 mentions et récompenses dans différents concours. C’est au plus prestigieux d’entre eux, le prix de Rome, que Marcel tente à plusieurs reprises de s’illustrer. Il y parvient en 1914 où il est nommé parmi les logistes, cependant, le concours est annulé à cause de l’entrée en guerre de la France. Marcel est ensuite mobilisé jusqu’à la sortie du conflit en 1919. Il travaille dès lors en tant que portraitiste au musée Grévin à Paris, musée dédié à l’illustration des grands faits d’actualité. Il réalise par la suite de nombreux monuments aux morts pour différentes villes dans le Gard, comme Alès, Bellegarde, Aimargues, etc. Marcel poursuit parallèlement sa carrière de sculpteur et présente régulièrement des œuvres entre 1924 et 1956 dans différentes expositions : le Salon des Artistes Français, le Salon d’Hiver ou l’Exposition du Groupe des Artistes de son temps, et même à l’étranger. La Seconde Guerre mondiale donne un coup d’arrêt à sa carrière.

Archives départementales du Gard, 214J / © CNMN 2020 / Vincent Montel

Marcel Mérignargues (1884 – 1965)

C’est dans l’atelier familial et auprès de son père que Marcel Mérignargues s’initie à la sculpture. Il complète sa formation à l’École des beaux-arts de Nîmes puis se perfectionne à l’École des beaux-arts à Paris où il intègre l’atelier de Antonin Mercier (1845-1916). Son parcours est prometteur : il obtient près de 28 mentions et récompenses dans différents concours. C’est au plus prestigieux d’entre eux, le prix de Rome, que Marcel tente à plusieurs reprises de s’illustrer. Il y parvient en 1914 où il est nommé parmi les logistes, cependant, le concours est annulé à cause de l’entrée en guerre de la France. Marcel est ensuite mobilisé jusqu’à la sortie du conflit en 1919. Il travaille dès lors en tant que portraitiste au musée Grévin à Paris, musée dédié à l’illustration des grands faits d’actualité. Il réalise par la suite de nombreux monuments aux morts pour différentes villes dans le Gard, comme Alès, Bellegarde, Aimargues, etc. Marcel poursuit parallèlement sa carrière de sculpteur et présente régulièrement des œuvres entre 1924 et 1956 dans différentes expositions : le Salon des Artistes Français, le Salon d’Hiver ou l’Exposition du Groupe des Artistes de son temps, et même à l’étranger. La Seconde Guerre mondiale donne un coup d’arrêt à sa carrière.

La maison-atelier

C’est en 1882 que Léopold Mérignargues acquiert la maison rue de la Lampèze à Nîmes. À l’étage est aménagée l’habitation de la famille. Au rez-de-chaussée sont installés des espaces de travail qui servent tout autant d’espaces d’exposition. À la mort de son père en 1916, Marcel hérite de la maison et laisse l’atelier tel qu’il le trouve. Il y rajoute ses propres œuvres lorsqu’il revient emménager à Nîmes à la fin des années 1950. Ses enfants, Gabriel et Marco, laissent à leur tour la maison intacte à la mort de leur père en 1965. Dans un premier temps, ils œuvrent pour faire de la maison-atelier un musée, mais le projet n’aboutit pas. Ils contactent alors différents musées en France en vue de leur offrir des œuvres de leurs ancêtres. Dans cette continuité, un inventaire patrimonial est entrepris en 2017 en vue de garder une trace de l’ensemble des collections : fonds d’atelier, œuvres d’art, meubles… Plusieurs campagnes de photographies sont aussi effectuées ainsi que des enregistrements vidéo, avant que la maison-atelier ne soit vendue en 2023.

Archives départementales du Gard, 214J / © CNMN 2020 / Vincent Montel

La maison-atelier

C’est en 1882 que Léopold Mérignargues acquiert la maison rue de la Lampèze à Nîmes. À l’étage est aménagée l’habitation de la famille. Au rez-de-chaussée sont installés des espaces de travail qui servent tout autant d’espaces d’exposition. À la mort de son père en 1916, Marcel hérite de la maison et laisse l’atelier tel qu’il le trouve. Il y rajoute ses propres œuvres lorsqu’il revient emménager à Nîmes à la fin des années 1950. Ses enfants, Gabriel et Marco, laissent à leur tour la maison intacte à la mort de leur père en 1965. Dans un premier temps, ils œuvrent pour faire de la maison-atelier un musée, mais le projet n’aboutit pas. Ils contactent alors différents musées en France en vue de leur offrir des œuvres de leurs ancêtres. Dans cette continuité, un inventaire patrimonial est entrepris en 2017 en vue de garder une trace de l’ensemble des collections : fonds d’atelier, œuvres d’art, meubles… Plusieurs campagnes de photographies sont aussi effectuées ainsi que des enregistrements vidéo, avant que la maison-atelier ne soit vendue en 2023.

Archives départementales du Gard, 214J / © CNMN 2020 / Vincent Montel

© Université Paul-Valéry Montpellier 3 / Robin Sellem et Nikita Tronc.

Les collections aujourd’hui

Aujourd’hui, l’histoire des Mérignargues est préservée par la présence de nombreuses œuvres de Léopold comme de Marcel dans plusieurs institutions patrimoniales en France. Ce sont près de 13 musées qui conservent un morceau de cette mémoire : Roubaix, Poitiers, Mont-de-Marsan, Alès, Nîmes, Beauvais, Bagnols-sur-Cèze, Nîmes (musée des Beaux-Arts et musée du Vieux-Nîmes), Bordeaux, Pont-Saint-Esprit ou encore Nice. La bibliothèque de la maison-atelier est en partie récupérée par la bibliothèque du Carré d’Art à Nîmes. En 2021, la dernière donation, une des plus importantes en termes de nombre, est celle réalisée au château d’Espeyran à Saint-Gilles, qui a pour projet, dans les années à venir, de reconstituer un fonds d’atelier de sculpteur. Enfin, les Archives départementales du Gard conservent le fonds Mérignargues comprenant plusieurs milliers de documents qui renseignent le parcours des deux artistes, l’histoire d’une famille, mais plus largement, l’histoire de la pratique de la sculpture pendant près d’un siècle.

© Université Paul-Valéry Montpellier 3 / Robin Sellem et Nikita Tronc.

Les collections aujourd’hui

Aujourd’hui, l’histoire des Mérignargues est préservée par la présence de nombreuses œuvres de Léopold comme de Marcel dans plusieurs institutions patrimoniales en France. Ce sont près de 13 musées qui conservent un morceau de cette mémoire : Roubaix, Poitiers, Mont-de-Marsan, Alès, Nîmes, Beauvais, Bagnols-sur-Cèze, Nîmes (musée des Beaux-Arts et musée du Vieux-Nîmes), Bordeaux, Pont-Saint-Esprit ou encore Nice. La bibliothèque de la maison-atelier est en partie récupérée par la bibliothèque du Carré d’Art à Nîmes. En 2021, la dernière donation, une des plus importantes en termes de nombre, est celle réalisée au château d’Espeyran à Saint-Gilles, qui a pour projet, dans les années à venir, de reconstituer un fonds d’atelier de sculpteur. Enfin, les Archives départementales du Gard conservent le fonds Mérignargues comprenant plusieurs milliers de documents qui renseignent le parcours des deux artistes, l’histoire d’une famille, mais plus largement, l’histoire de la pratique de la sculpture pendant près d’un siècle.

Les œuvres des Mérignargues sont aujourd’hui toutes conservées de façon à ce qu’elles ne soient ni altérées ni dégradées. Cependant, ce n’est pas le cas de toutes les sculptures. Il peut arriver que des morceaux d’œuvres se cassent, ou que la pierre s’abime avec le temps. La restauration est alors nécessaire et est effectuée par un sculpteur, qui remplacera le morceau manquant. Jean-Michel Labarre, sculpteur à l’atelier Bouvier, explique ce processus de restauration. 

Aller au contenu principal