Du sculpteur du l'oeuvre | Sculpture et espace public Aller au contenu principal

Sculpture et espace public

L’espace public se définit comme un lieu urbain accessible à tous, qu’il s’agisse de rues, de places, d’allées ou de parcs. Quelles que soient sa forme et son étendue, il se caractérise par la possibilité d’être un lieu de rencontre pour des populations variées. Dans cet espace, la sculpture a une responsabilité essentielle, celle de rendre tangible la notion de « chose publique » (la res publica).  

La sculpture et la res publica

Monument imposant ou  statue isolée sur un piédestal, la sculpture doit pouvoir s’adapter au contexte spécifique du site, en prenant en compte son histoire, ses dimensions et ses usages. En plus d’embellir l’espace urbain, elle remplit différentes fonctions. Parmi elles, celle qui concerne la mise en valeur des fontaines publiques, telle celle qui fut confiée en 1887 à Léopold Mérignargues par le maire de la commune d’Azille.
La sculpture remplit également des fonctions sociales et symboliques, à travers la commémoration d’événements ou de personnalités. Les monuments aux morts, comme celui de Barjac, dans le Gard, réalisé par Marcel Mérignargues vers 1925, offrent un exemple éloquent de cette charge commémorative et unificatrice de la sculpture. 

© Alain Choubard

© Nadine Derôme-Beugnon

Une appropriation propre à l’espace public

Par sa matérialité, la sculpture en marbre ou en bronze entre en dialogue avec les usagers de l’espace public.

 

Par sa présence, elle est donnée aux actions de tous : elle peut servir de repère urbain, mais peut tout autant être touchée, au risque d’être couverte d’inscriptions ou vandalisée.

 

 Si ces actes peuvent être considérés comme problématiques, le sculpteur et la ville cherchent des moyens ou des installations pour préserver les œuvres. Ainsi on peut trouver une clôture autour de la sculpture. La hauteur est également un bon moyen de la protéger ou également son remplacement par une copie.

La sculpture et l’architecture extérieur

Appliquée sur des façades extérieures, la sculpture n’a pas seulement une valeur décorative. Par ses formes et la variété de ses reliefs, elle contribue à définir visuellement la fonction d’un bâtiment dans l’espace public.

 

L’architecture et la sculpture ont en commun la réflexion sur la forme, le volume et leur empreinte dans la ville. Ce lien est illustré par l’horloge du lycée Alphonse Daudet à Nîmes, qui combine art sculptural et conception architecturale pour créer une identité distinctive.

 

Léopold Mérignargues a collaboré avec l’architecte Auguste Augière (1859-1925) pour créer une grande composition verticale qui met en valeur l’angle du bâtiment. La ville y est mise à l’honneur : outre le crocodile, le palmier et l’inscription CoL NEM composant les armoiries de Nîmes, la décoration comprend une reproduction de ses grands monuments, l’amphithéâtre et la Maison carrée. Les lettres RF, adoptées par la Nation, sont encadrées par deux grandes figures féminines, deux allégories des arts. Enfin, le clocheton comporte six têtes sculptées illustrant les grandes civilisations, la Grèce, Rome, la Gaule, l’Asie, l’Assyrie et l’Égypte.

 

© CNMN / Anais Carvalho