Une statue se définit à la fois par sa tridimensionnalité et par l’unité de la figure représentée, à l’inverse d’un groupe sculpté. Il s’agit d’une ronde-bosse, détachée d’un fond et posée sur un socle, que la figure soit debout, assise ou couchée. Le spectateur peut alors tourner autour afin de la regarder de divers points de vue. La taille d’une statue varie selon le sujet. Une statuette désigne une ronde-bosse de moins de 80 cm de hauteur. Les fonctions d’une ronde-bosse sont nombreuses : représentation du pouvoir, de thèmes allégoriques ou symboliques, rôle dévotionnel, ou bien de commémoration, par exemple dans un contexte funéraire.
L’expression d’une ronde-bosse ne dépend pas que d’un processus intellectuel mais aussi d’une appréhension sensible de l’œuvre par le spectateur. Celle-ci vient de mouvements réels ou fictifs et « internes ou externes » c’est-à-dire que l’expression est intrinsèque aux mouvements du corps et aux traits du visage. C’est le cas d’une ronde-bosse d’après un modèle antique réalisée probablement par Léopold Mérignargues et représentant un Faune ivre (ou dansant). Le recours à la nudité souligne la tension musculaire des jambes et des bras qui dynamisent le corps.
Il faut entendre par groupe sculpté, la représentation de plusieurs figures en ronde bosse, liées entre elles par un support unique et un thème commun, sans qu’elles soient forcément liées matériellement. Les groupes ont différents sujets et fonctions (historiques, religieux, mythologiques ou mémoriels). Les personnages varient au sein du groupe sculpté. Il peut s’agir de figures humaines ou animales, liées par une action commune, dans une composition qui enrichit le récit. Chaque personnage contribue à relater une partie de l’histoire qui prend son sens à travers la pluralité des poses et des expressions. La pluralité de personnages permet aux sculpteurs de varier les thématiques et de mettre en scène diverses expressions, positions et gestes. La particularité des groupes sculptés réside dans le mouvement intérieur, que l’artiste tente de capturer, pour fixer l’action.
Si l’œuvre de Léopold Mérignargues ne compte que peu de groupes sculptés, en revanche, Marcel en réalise plusieurs à l’image d’Eve et le serpent, conservée au musée La Piscine de Roubaix. Le sculpteur propose ici une interprétation toute personnelle de cet épisode biblique, en jouant avec les dimensions même de la sculpture.